
La statue d’Ibn Khaldun, Avenue Bourguiba à Tunis. Août 2011. (Photo : André Lange-Médart)
Je viens de faire une première promenade sur l’Avenue Bourguiba. Un dimanche de novembre, à 23 heures, après une petite pluie. Si je fais abstraction de mes collègues de conférence, le petit monde de l’audiovisuel arabe et quelques experts européens, il n’y a pratiquement plus personne sur les trottoirs humides. Quelques marchands de cigarettes, qui voudraient que je les photographie, de petits groupes de policiers tout à leur causette, quelques jeunes marchant rapidement en riant. Les ministères et la statue d’Ibn Khaldun sont toujours entourés de blindés et de chevaux de frise. La grande animation du Ramadan que nous avions observée à la mi-août semble bien loin. Les élections sont passées, mais ce n’est que demain que les résultats définitifs seront proclamés. Dans le hall de l’Hôtel Africa, sur l’écran de France 24, c’est dorénavant Mario Monti qui tient la vedette. Je repense à ces deux voisins dans l’avion de Paris. Dans le flux arabe de leurs discours ininterrompu, de temps en temps un segment de phrases en français ou en anglais et, perdus dans la masse, « G20 », « crise financière », « Sarkozy », « collectif de femmes battues »,…Et puis, en guise de conclusion, la fille au tee-shirt rouge : « A présent, un seul mot d’ordre : Travail, travail, travail« .
Tunis, 14 novembre 2011.