La boutique de la magie

2 juillet 2021

Première sortie à Paris, depuis notre retour. Que cette vile est agitée. je regrette déjà le calme de Lisbonne. Ici, plus personne ne porte de maque, sauf dans le métro et dans les magasins. Ambiance de vacances; J’ai emporté ma caméra, mais sans conviction, c’est comme si je n’étais pas encore là. Ce retour à la normale n’a pas grand chose de magique. Dans le métro, je photographie une jeune fille qui tire une valise et porte en bandoulière ce qui doit être une cithare Gibson. Je pense à Leah, qui, a appris à créer des guitares électroniques puis est passée à autre chose, à Daphné, la petite fille d’une amie de Lisbonne, qui à quinze ans remporte un concours de jeune harpiste de France.

Jeune fille à la cithare (Photographie André Lange-Médart)

Je descends à Saint-Michel. L’ancienne librairie Gibert Jeune est emballée comme un Cristo. Square Paul Painlevé, l’arbre qui a été frappé par la foudre le mois dernier porte une terrible cicatrice. Square Paul Langevin, un homme jeune joue à chat perché avec trois gamins. Il leur apprend à monter sur le socle de la statue de François Villon. Je ne savais pas qu’il avait une statue là-bas. Le temps est orageux. J’ai la flemme. Je ne cherche même pas à prendre une photo de ce petit jeu. A la librairie Compagnie, je découvre un beau livre sur Rimbaud photographe, mais c’est Quand j’étais photographe de Nadar que je suis venu chercher. En lisant Rosalind Krauss, j’ai découvert cette curieuse histoire d’un habitant de Pau qui avait écrit à Nadar pour lui demander si il pouvait lui tirer le portrait à distance et lui envoyer par la poste. Première hypothèse de télé-photographie. Nadar décrit aussi la curieuse théorie des spectres formulée par Balzac.

Au coin de la rue du Sommerard et de la rue des Carmes, je découvre l’ensemble du personnel, tous vêtus de noir, de Mayette, la boutique de la magie, qui pose en triangle pour un photographe. Je suis entré il y a quelques années dans cette boutique pour voir si on y vendait des miroirs magiques japonais. Je préparais mon intervention à un colloque sur la magie numérique et je voulais vérifier si le miroir magique était connu dans l’univers contemporain des illusionnistes. Le vendeur n’en avait jamais entendu parler. Je dois lui avoir parlé vaguement de Ayrton et Perry. Le photographe opère le dos sur un container vide. Pour ne pas déranger son travail, je traverse la rue, contourne le container et prends une photo de la scène. Le photographe ne m’a pas vu, mais les vendeurs de magie oui. Ils rient de mon piège. J’espère que le photographe a fixé leur rire.

J’ai eu ma photographie magique. Cela suffit à ma journée.

La boutique de la magie (Photographie André Lange-Médart)

1 commentaire

  1. La vie est poétique pour ceux qui savent regarder
    Ceux qui aiment la vie et les situations,.
    Tu es de ceux- lâ cher André.
    Peut- être y a- t- il un seul frein
    La maladie grave.

    J’aime

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