Le comité Denis Diderot  appelle à des sanctions contre les plates-formes russes de télévision payante par satellite Trikolor et NTV+. Lancement d’une pétition

Communiqué de presse

Eutelsat 36°E pourrait permettre aux chaînes occidentales alternatives d’accéder à 25 à 30 % des foyers russes

Paris –  5 avril 2022

Le Comité Denis Diderot a annoncé aujourd’hui la création d’une pétition en ligne (lien), qui demande à l’Union européenne et EUTELSAT IGO de sanctionner la transmission de deux grandes plates-formes russes de télévision à péage, NTV Plus et Trikolor utilisant des capacités sur les satellites européens d’Eutelsat .

Depuis début mars, dans le contexte de la guerre en Ukraine et des nouvelles restrictions à la liberté d’expression imposées par le gouvernement russe, deux plates-formes russes, NTV Plus (appartenant à Gazprom Media Holding) et Trikolor, ont exclu de leur offre toutes les chaînes d’information étrangères qu’elles proposaient encore en février : BBC World, CNN, Deutsche Welle (DW), Euronews (en russe), France 24, NHK World, RAINews 24 TV5 Monde .

Ces deux bouquets de télévision à péage opèrent sur des satellites à 36°E appartenant à la société de droit français Eutelsat S.A. (ISIN : FR0010221234 ; Mnémo : ETL) et fournissant leurs services dans le cadre des règles de la Convention de l’organisation intergouvernementale Eutelsat IGO.

Il est paradoxal et inadmissible que les satellites européens soient utilisés pour la seule diffusion des chaînes russes, qui ne font que propager la propagande officielle d’État du Kremlin et que les chaînes d’information occidentales soient bannies d’une infrastructure gérée par une société de droit français et dans le cadre d’une convention intergouvernementale !

La position 36°E d’Eutelsat est une position satellitaire stratégique en Russie car elle permet à entre 25 et 30 % des foyers russes de reçoir leur principal signal de télévision. L’exclusion de Trikolor et NTV+ de ces satellites permettrait de rétablir une liaison montante des chaînes d’information internationales, ainsi que des chaînes d’information indépendantes en langue russe.

« Les deux opérateurs russes affirment que l’arrêt des chaînes d’information internationales est à l’initiative des diffuseurs, ce qui est manifestement faux. L’Union européenne et EUTELSAT IGO ne peuvent accepter cette censure utilisant les capacités satellitaires européennes ni la poursuite de la transmission sur les transpondeurs d’Eutelsat de RT News, la chaîne de propagande de guerre du Kremlin, interdite par une décision de l’Union européenne il y a un mois. Nous souhaitons que la position 36°E d’Eutelsat devienne une source d’information indépendante pour le peuple russe, afin que les citoyens disposent des informations nécessaires pour agir », déclare le coordinateur du comité Denis Diderot,  André Lange.

« Nous croyons en la bonté fondamentale du peuple russe. Cependant, en raison de la domination totale des médias du Kremlin, la plupart des Russes ne connaissent même pas les horreurs qui sont maintenant perpétrées en leur nom sur le peuple ukrainien. Il est impératif que le peuple russe voie la vérité sur ce qui se passe en Ukraine. 69% des Russes comptent sur la télévision comme principale source d’information, selon TASS. Avec ces sanctions, nous pourrions créer un réel changement dans l’espace crucial de la télévision », a déclaré Jim Phillipoff, membre du Comité.

La pétition est déjà signée par diverses personnalités du monde audiovisuel (professionnels, chercheurs et enseignants universitaires) et par l’ensemble des membres du Conseil national de la radio et de la télévision d’Ukraine (Liste complète ici

La pétition est ouverte à la signature sir la plateforme Avaaz ici 

Website du Comité Denis Diderot : 

https://histv3.wixsite.com/denisdiderot

PETITION

L’Union européenne doit mettre fin à la transmission sur les satellites européens EUTELSAT des bouquets de télévision à péage des opérateurs russes NTV+ et Trikolor.

 A l’attention de 

  • M. Emmanuel Macron, Président du Conseil de l’Union européenne
  • M. Charles Michel, Président du Conseil européen
  • Madame Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne
  • Madame Roberta Metsola, Présidente du Parlement européen
  • Madame Marija Pejčinović Burić, Secrétaire générale du Conseil de l’Europe
  • M. Piotr Dmochowski-Lipski, Secrétaire exécutif d’Eutelsat IGO
  • ​M. Dominique d’Hinnin, Président du Conseil des directeurs, Eutelsat.SA.
  • Depuis début mars, 8 chaînes d’information occidentales ont été exclues de la transmission via les satellites Eutelsat 36E par les deux principaux fournisseurs russes de télévision à péage, NTV Plus et Trikolor. Ces deux fournisseurs sont la principale source d’information pour 25 à 30 % de la population russe.
  • L’Union européenne et l’organisation intergouvernementale Eutelsat IGO devraient prendre des sanctions contre ces deux fournisseurs, qui prétendent que ce sont les diffuseurs occidentaux qui auraient pris la décision de se retirer du marché

  • Cela libérerait des capacités pour permettre une offre de chaînes occidentales démocratiques, pluralistes et équitables et d’éventuelles chaînes russes d’opposition, en atteignant jusqu’à 40 % des foyers TV russes.

  • Près de 40 services de télévision de divertissement appartenant à 12 groupes de médias internationaux octroient toujours des licences pour leurs chaînes à ces deux opérateurs russes. Ils devraient se retirer du marché par solidarité avec les chaînes d’information.

Depuis le début du mois de mars, dans le contexte de la guerre en Ukraine et des nouvelles restrictions à la liberté d’expression imposées par le gouvernement russe, deux plates-formes russes, NTV Plus et Trikolor, ont exclu de leur service toutes les chaînes d’information étrangères qu’elles diffusaient encore au mois de février : BBC World, CNN, Deutsche Welle (DW), Euronews (en russe), France 24, NHK World, RAI News 24, TV5 Monde.

Ces deux plates-formes opèrent sur deux satellites européens en position 36°E, propriétés de la société de droit français Eutelsat S.A. , agissant dans le cadre d’une Convention amendée de l’organisation intergouvernementale Eutelsat IGO.

La Commission européenne doit prendre rapidement des sanctions contre les deux plates-formes russes NTV Plus et Trikolor qui ont exclu de leurs bouquets les chaînes d’information occidentales, transmises par les satellites européens opérés par la société de droit français Eutelsat S.A. (ISIN:FR0010221234; Ticker: ETL) en position 36° E.  

Il est paradoxal et inadmissible que deux satellites européens soient utilisés pour la seule diffusion des chaînes russes, qui propagent uniquement la ligne officielle guerrière du Kremlin et que les chaînes d’information occidentales soient bannies d’une infrastructure gérée par une société de droit français dans le cadre d’une convention intergouvernementale !

Ces mesures s’inscrivent dans un mouvement de restriction total de la liberté d’expression en Russie (loi du 4 mars 2022 organisant la répression de ceux qui publient des informations contraires à la version officielle, mise en examen de journalistes et de bloggeurs, arrestations massives de manifestants, restrictions de l’accès aux réseaux sociaux,…).

La Fédération de Russie ne respecte pas ses engagements internationaux en matière de respect de la liberté d’expression et de la libre circulation des informations. Il est donc nécessaire de trouver des solutions qui permettent à la société civile russe de continuer à recevoir des information et la diversité des points de vue exprimés dans le reste du monde.

Des sanctions prises par  l’Union européenne et Eutelsat IGO à l’encontre de NTV Plus et Trikolor permettraient à Eutelsat de récupérer les capacités satellitaires en position 36°E, dont on estime qu’elles permettent l’accès à environ 40 % des foyers TV en Russie, et de les mettre à disposition des chaînes d’information occidentale et des télévisions que créeraient des opposants russes en exil.

L’Union européenne et Eutelsat IGO devraient également vérifier que l’interdiction de la chaîne de propagande de guerre russe RT décidée le 2 mars est respectée par tous les opérateurs. Selon divers observateurs des lignes de services de satellites, RT News était toujours disponible sur Eutelsat 36 E trois semaines après la décision de l’UE.

L’Union européenne et le Conseil de l’Europe devraient mettre à la disposition des chaînes internationales d’information les moyens de fournir des versions russes doublées ou sous-titrées de leurs services et aider d’éventuels projets de télévision d’opposition. Eutelsat devrait alors autoriser la liaison montante de ces chaînes et leur diffusion sur 36°E, offrant ainsi aux Russes un meilleur accès aux médias autres que la propagande d’État.

Alors que 8 chaînes d’information étrangères ont été interdites du marché russe, au moins 39 chaînes thématiques détenues ou sous licence par un groupe de médias international sont toujours distribuées par NTV Plus. En continuant à pratiquer le « business as usual » avec la filiale de Gazprom :  AMC Networks (US), Comcast (US), Disney (US), LFP Inc. (US), ViacomCBS (US), WorldFashion Channel (US) Groupe Arnault ( FR), Groupe M6 (FR), Vivendi (FR), Marc Dorcel Pays-Bas (NL), Mindgeek Holding (LU), Viasat World Ltd (GB) contribuent à l’illusion de pluralisme des médias en Russie.

Le Comité Denis Diderot a été créé à l’initiative de deux experts en matière de télévision par satellite et est ouvert à tout citoyen réclamant la paix en Ukraine, le rétablissement de la libre circulation des informations, l’interdiction de la propagande de guerre et la solidarité avec la société civile russe en lutte pour la liberté d’expression.

Coordination :
–    Dr. André Lange, Paris, histv3@gmail.com –        
–    Jim Phillipoff, Amsterdam , phillipoff@gmail.com   

Vous êtes invités à signer la pétition sur Avaaz ici 

Premiers signataires (par ordre alphabétique)

  • Daniel & Rachel Barnon, Sleeping Giants (FR)   ·     
  • Francis Biesmans, Professeur, BETA, Université de Lorraine, (FR) ; Attaché de recherche au COEF, Nelson Mandela University, (South Africa).  
  • Alain Bourges, Vidéaste, professeur d’enseignement artistique retraité (FR)   ·         
  • Olexandr Burmahin, Membre, Conseil national de la radio et de la télévision d’Ukraine   ·   
  • Oleg Chernysh, Vice-Président, Conseil national de la radio et de la télévision d’Ukraine  ​·  
  • Ian Christie, Professeur d’histoire du cinema et des médias, Birkbeck College, University of London (UK)   ·  
  • Wolfgang Closs, ancien Directeur exécutif de l’Observatoire européen de l’audiovisuel (DE)​·     
  • Christian Delporte, professeur des universités, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (FR)  –
  • Cécile Despringre, Directrice exécutive de la Société des auteurs de l’audiovisuel (SAA) (EU) 
  • John Downey, Président de l’Association européenne de recherche sur la communication et l’éducation (ECREA), Professeur d’analyse comparée des medias Loughborough University (UK)  
  • Barbara Hayes, Présidente de la Société des auteurs de l’audiovisuel (SAA) (EU), Deputy CEO of ALCS (GB) 
  • Dr. Gert Hallenberger,  Media Researcher, Freiwillige Selbstkontrolle Fernsehen and the Grimme-Preis (DE)  
  • Olha Herasymiuk, Présidente Conseil national de la radio et de la télévision d’Ukraine 
  • François Jongen, Professeur extraordinaire en droit des médias à l’UCLouvain (BE) 
  • Isabelle Kersimon, Journaliste, Fondatrice de l’Institut de recherches et d’études sur les radicalités (INRER), Paris (FR)    
  • Valentyn Koval, Premier Vice-Président, Conseil national de la radio et de la télévision d’Ukraine 
  • André Lange, Ancien expert sur les marchés audiovisuels au sein d’une institution européenne, collaborateurs scientifique du Département Médias, Culture et Communication de l’Université de Liège (BE)​·   
  • Philippe Lévrier, ancien Membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (FR)​·     
  • Arnaud Mercier, Professeur en Information-Communication à l’université Paris-Panthéon-Assas, Responsable de la Licence information communication de l’Institut français de Presse (IFP) (FR)​
  • Alain Modot, PDG de DIFFA (Distribution de Films et Fictions Africains) Paris France (FR)    
  • Gilles Multigner, Professeur d’histoire des médias, ancien journaliste, Madrid (ES)    
  • Dr. Felix Victor Münch, Chercheur post-doctorat, Leibniz-Institute for Media Research | Hans-Bredow-Institut (DE)   
  • Olena Nitsko, Secrétaire exécutive, Conseil national de la radio et de la télévision d’Ukraine    
  • Maksym Onopriienko, Membre, Conseil national de la radio et de la télévision d’Ukraine​·    
  • Richard Paterson, Research Associate, Centre for Cultural Policy Research, University of Glasgow (UK)​·     
  • Jim Phillipoff, Consultant media, ancien PDG de plates-formes satellitaires en Ukraine, ancien PDG de Kyiv Post Media, Amsterdam (US)
  • Philippe Reynaert, Consultant cinéma, Xanadu (BE)    
  • Olga Romanova, Directrice et fondatrice de la Rus Sitting Association, Fondation d’assistance aux détenus et à leurs familles, Moscou (RU)
  • Tetiana Rudenko, Membre, Conseil national de la radio et de la télévision d’Ukraine   
  • Ismo Silvo, Director YLE, Finnish Broadcasting Company (FI)    
  • Bruno Somalvico, Directeur éditorial , Democrazia futura (IT)    
  • Dick Tomasovic, Professeur en études cinématographiques, Université de Liège (BE)    ·     
  • Marc Vanesse, Professeur de journalisme d’investigation et déontologie de l’information, Université de Liège (BE)  
  • Prof. Dr. Andreas Joh. Wiesand , ERICarts Institute and Network / ARCult Media GmbH, Köln (DE)  
  • Yurii Zinevych,  Membre, Conseil national de la radio et de la télévision d’Ukraine

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