Matez ce MAAT !

img_7911-2Inauguré le 2 octobre dernier, le MAAT (Museu de Arte, Arquitectura e Tecnologia) est la nouvelle attraction muséale de Lisbonne. Situé sur les bords du Tage, à mi-chemin entre le Pont du 25 avril et le Padrão dos Descobrimentos, initiative de la Fundação EDP, le MAAT occupe les bâtiments de l’ancienne centrale électrique datant du début du 20ème siècle et un nouvel édifice, oeuvre de l’architecte britannique Amanda Levete.

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Le MAAT est peut-être le seul musée au monde dont on commence la visite par le toit. Celui-ci, tout en pentes douces, lignes courbes, offre un immense espace blanc d »où l’on peut contempler le fleuve, son estuaire, le pont, le vieux quartier de Santo Amoro et, sur les hauteurs, le Palais national d’Ajuda, où résidait le roi Carlos I, avant d’être assassiné. Cette ample esplanade surélevée peut également être utilisée pour des spectacles cinématographiques.

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La façade du musée évoque une délicate concha, une superbe coquille blanche, dont les courbes élégantes conduisent à une entrée étroite vers l’espace intérieur du musée. La jeunesse locale a déjà pris possession du lieu pour photographier ou faire photographier sa propre beauté.

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A l’intérieur, dans la Galerie ovale, est présentée Pynchon Park une installation interactive de Dominique Gonzalez-Foerster, une native de Strasbourg, Prix Marcel Duchamp 2002, déjà honorée par des expositions au Centre Pompidou, au Grand Palais et à la Tate Modern.

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Alors que sur le toit, les visiteurs étaient confrontés à un espace ouvert, ils se trouvent ici enfermés, pendant sept minutes, dans l’oeuvre, sous des filets, observés par les autres visiteurs, soumis à l’obscurcissement de l’espace. Il ne leur reste qu’à se coucher les tapis, jouer, interagir avec d’immenses boules venue de La planète fantastique de René Laloux. Le cauchemar dystopique, inspiré des romans de Thomas Pynchon, est cependant moins inquiétant qu’il n’en à l’air et on s’en échappe assez facilement.

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D’autres expositions sont visibles dans le bâtiment ancien de la centrale électrique. The World of Charles and Ray Eames propose une rétrospective de l’oeuvre des deux designers américains (on aurait aimé que des exemplaires de leur célèbre Lounge Chair soit mis à disposition, histoire de se reposer une peu). Mais c’est surtout la visite de l’ancienne chaudière électrique qui impressionne. Fourneaux de fonte, cave de récolte des cendres, panneaux de commandes électriques,…

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Le site, déjà fascinant en lui même, est enrichi de l’exposition Liquid Skin, visible seulement à partir du coucher du soleil. Sur les surfaces métalliques des cuves sont projetées des images d’un film en préparation de Joaquim Sapinho. Et l’on peut aussi voir deux installations vidéo du réalisateur thailandais Apichappong Weerasethakul , dont Fireworks, qui évoque la maison de « joe » à Mae Rim, Chiang Mai, entourée d’insectes, de chaleur, de fumées, dans un pays réduit au silence depuis le coup d’Etat militaire de mai 2014 : une boule de feu détruit lentement une étrange machine organique, composée de ventilateurs.

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Lisbonne, 8 décembre 2016.

Album (77 photos), ici.

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