
Maria João Pires donnait ce soir un concert à la Philharmonie de Paris. La Sonate n° 4 de Mozart et la Sonate n° 31 de Beethoven, initialement annoncées, étaient remplacées par la Sonate D960, la dernière composée par Schubert. Le couplage avec la Sonate n° 32, en ut mineur, op.111, de Beethoven, également la dernière du grand Ludwig, donnait une tonalité sombre, testamentaire à ce récital. Mais les deux oeuvres mêlent, chacune à leur manière, la tristesse avec l’incontournable joie, une irréfragable sérénité. La grande pianiste portugaise joue avec sa facilité habituelle, sans partition, mêlant puissance et délicatesse. Dans la 3ème variation du deuxième mouvement de l’op.111, complètement éruptive, elle danse comme une samba sur son siège et c’est hallucinant. Le public de la Philarmonie, souvent un peu bête, applaudit dès la fin du premier mouvement de la D960. Moqueuse, elle sourit, fait un « non » de l’index droit. S’arrête pour retrouver sa concentration. Andante sostenuto, quasi hiératique. Elle croise main gauche et main droite avec un grâce légère, infinie.
Paris, 1er décembre 2016