
Photo André Lange-Médart
Trois jours passés à travailler sur une contribution européenne, un peu ardue, et à lire les nouvelles effroyables sur le sort des réfugiés, niés par l’Europe. Cet après-midi, Mina m’a proposé d’aller faire une promenade. « Où allons-nous ? ». Je lui ai proposé les Batignolles. Pourquoi les Batignolles ? Pour un simple rien, un vague souvenir d’une chanson de Barbara, où elle évoque le Square des Batignolles. Je n’en savais plus le titre, ni le texte, mais qu’importe.

Statue de Chopin (Parc Monceau, août 2015)
Photo André Lange-Médart
Nous avons d’abord exploré la Plaine Monceau, ses beaux immeubles Art déco, son parc, ses statues (Album photo ici). C’est la fin de l’été, déjà. Les familles des beaux quartiers sont de retour et il est encore temps, avant la rentrée, d’envoyer les enfants avec la nounou profiter d’un peu de soleil dans le parc. Vous le savez, j’adore photographier les statues, et au Parc Monceau, il y en a de très intéressantes. Un groupe d’enfants était monté avec tendresse sur la statue de Chopin et une petite fille blonde répétait : « Je suis la fille de l’Ange gardien ! Je suis la fille de l’Ange gardien ! ». Deux gamines étaient installées sous le buste de Maupassant et l’une d’elle, lorsqu’elle a vu que je la photographiait, a fait un timide signe de la victoire. Sous la statue de Gounod, une Juliette et un Roméo étaient tendrement enlacés. Alfred de Musset était laissé à sa solitude, mais celle-ci n’a rien de comparable à celle de la malheureuse Sarah Bernhardt, abandonnée par ses admirateurs Place Malsherbes, aujourd’hui place du Général Catroux, face à un immeuble en restauration de la Banque de France, étonnante copie du château de Blois. La rue des Dames nous amène Rue de Rome et la Rue de Rome aux Batignolles.

Square des Batignolles (août 2015).
Photo André Lange-Médart
Barbara est née aux Batignolles, 6, rue Brochant, a passé son enfance au Square des Batignolles. Lorsque nous sommes arrivés, il y avait une belle lumière. Une petite fille était à la fontaine, juste à l’entrée de l’allée qui porte désormais le nom de la chanteuse. De beaux arbres, comme déjà pris par l’automne. Mina s’amusait des canards, au pied d’un bonzaï, piquant du bec à la verticale vers le fond de l’étang. Sur un banc, une dame, beaux yeux noirs, blouson de cuir noir, belle encore, avait l’air très triste et je me suis dit que peut-être c’était une amie de Barbara venue là pour penser à son amie. Nous avons regardé de jeunes enfants observant les oies du Canada, puis nous sommes allés vers cet endroit du square où l’on domine les voies du chemin de fer qui longe la rue de Rome pour aller vers la gare Saint-Lazare. La lumière était toujours très belle. C’était un moment apaisant.
J’ai pris quelques photos du Square et du quartier, qui se trouvent ici.

Entre Rue de Rome et Batignolles (août 2015)
Photo André Lange-Médart
Au retour, j’ai facilement retrouvé le texte et une belle interprétation de Barbara, chantant Perlimpinpin. C’est un texte impétueux et triste, si juste et si actuel.
Pour qui, comment, quand et combien ?
Contre qui ? Comment et combien ?
À en perdre le goût de vivre.
Le goût de l’eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles !
Paris, 28 août 2015.
De proche en proche
Je suis arrivé sur votre blog et ce bel article dans l’esprit de L. P. Fargue après avoir reçu une photo du square où se restaurait un ami et avoir écrit quelques vers sur cette photo et le souvenir de Barbara ( http://atzavaraflorida.blogspot.fr/2016/08/square-barbara.html ).
Depuis je cueille vous billets au hasard. Merci
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Merci. Vous me faites penser qu’il faudra un jour que j’écrive quelques mots sur mes souvenirs de la délicate Catalogne, mais aussi de Montpellier.
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