
Photo André Lange-Médart
L’ensemble de mes photos sur Sarajevo (juin 2012 et août 2015) peut se voir ici.
Ce samedi soir, plutôt que d’assister à la cérémonie de clôture du Festival de Sarajevo, j’ai repris mes flâneries dans la ville. Au delà de la Bibliothèque nationale, complètement reconstruite en style néo-ottoman, après sa tragique destruction totale durant le siège, il y avait un attroupement et une voix diffusée par un haut-parleur. Je me suis approché. C’était un concours de plongeons dans la Miljacka.
Une plate-forme est surélevée, une vingtaine de mètres au-dessus du plan d’eau, juste après les chutes d’un barrage de régulation. Elle est décorée avec le drapeau de la Fédération de Bosnie-Herzégovine. Ce drapeau a été imposé en 1998, trois ans après les accords de Dayton, par Carlos Westendorp, le Haut Représentant international, chargé de veiller au respect des accords. Le triangle jaune rappelle la forme du territoire et le fait qu’il est composé de trois communautés. La couleur bleue et les étoiles sont inspirées du drapeau européen et rappellent que le pays est membre du Conseil de l’Europe. Dans le haut parleur, qui a une vielle sonorité archaïque, une voix de femme annonce un à un les candidats, égrène des noms de villes. Je suppose que c’est la ville d’origine et celles des concours où les plongeurs se sont déjà distingués. Le nom de Mostar revient souvent.
Le plongeur s’avance, fait quelques mouvements d’échauffement. Un fois arrivé au bord du tremplin, il lève le bras droit vers le ciel, salue l’assemblée. Des petits groupes, jeunes, vieux, enfants, solitaires, sur les rives, sur le pont, sur le barrage. Il y a même une famille qui regarde, en surplomb de sa terrasse d’une maison de la rue Toplik. Il y a un moment d’attente, le plongeur se concentre. Deux photographes l’encadrent, un troisième en contre-bas. Les collègues l’observent. Puis la détente, l’envol, les bras en croix. Je déclenche mon appareil en mode al servo et j’obtiens de beaux clichés, à la Lartigue, de corps immobiles, en lévitation. La foule frémit, le corps plonge dans les eaux de la rivière, applaudissements. La dame au micro énonce les notations du jury. Murmures, nouveaux applaudissements. Reprise au haut-parleur de l’énoncé des crédits du candidat suivant.
Je suis heureux d’être là, parmi ce petit peuple qui n’a sans doute pas suivi les projections du festival. Et un souvenir s’impose : celui des gamins que je vis, durant l’été 1969, plonger du haut de du pont vieux pont de Mostar dans les eaux de la Neretva. C’était impressionnant. Mes parents étaient choqués de ce qu’on laissât ainsi prendre des risques à ces garçons maigrelets. Moi, qui osais à peine sauter de la planche du petit plongeoir de la piscine communale de Seraing, je les admirais.
L’été 1969. Armstrong venait de marcher sur la lune et Eddy Merckx de gagner son premier tour de France. Mes parents venaient d’acheter une caravane, lourd attelage pour une Citroën à suspension hydropneumatique. C’était malgré tout plus confortable que la tente, qui résistait mal aux pluies battantes. Ma grand-mère avait tenu à nous accompagner dans cette expédition yougoslave, entreprise sous les auspices d’un guide Nagel. Pourquoi la Yougoslavie ? Etait-ce un intérêt particulier de mes parents pour le modèle autogestionnaire, une recherche d’exotisme européen, ou plus simplement la perspective de vacances moins chères qu’en France ou en Italie ? L’Oncle Jules et la Tante Fely, qui, dans la famille, avaient toujours été les pionniers en matière de voyages de vacances, nous avaient prévenus : il fallait emporter des stocks de pointes Bic et de friandises à distribuer aux gamins sur les routes.
Je m’en souviens, de ces gamins. Ils déboulaient sur les routes de Bosnie, quelque part entre Banja Luka et Sarajevo, ou entre Sarajevo et Mostar, au détour d’un virage, barraient la route. Ils tapaient sur les vitres. Crânes tondus, grands sourires rieurs. Ma mère abaissait prudemment la fenêtre, jetait les petits cadeaux en pâture. Les gamins se précipitaient pour les ramasser et mon père pouvait redémarrer lentement. Certains nous escortaient en courant, demandant plus. Ces gamins là, en 69, avaient dix ans, tout au plus. La trentaine en 1992. L’âge de faire la guerre. J’ai souvent pensé à eux, pendant trois ans, lorsque nous avons assistés, sans rien dire, à un conflit barbare, dans ce coin incompris de l’Europe.

Reste d’un cimetière ottoman (Sarajevo, août 2015)
Photo André Lange-Médart
J’ai, par contre, peu de souvenirs de notre séjour à Sarajevo. Il fut bref. J’ai retrouvé l’endroit où nous avions garé voiture et caravane, près de la mosquée de l’Empereur., au bord de la Miljacka. De l’autre côté du pont, c’est là que l’archiduc Ferdinand fut assassiné. Mon souvenir le plus prégnant est celui-là : autour de la mosquée, les stèles funéraires blanches, les turbans de pierre, les pelouses d’un cimetière non clos en plein centre ville. Nous ne nous étions pas attardés. Ma mère était très inquiète de laisser la caravane sans surveillance, dans un univers qu’elle ressentait comme hostile. C’était un dimanche. Ma grand-mère, en bonne catholique, avait tenu à assister à la messe, mais n’avait trouvé qu’un office dans l’église orthodoxe. Rendons hommage à sa curiosité oecuménique : elle y avait assisté avec le sentiment du devoir accompli et la satisfaction touristique rassasiée. Le portrait du Maréchal Tito dans chaque boutique. Mon père ne photographiait que les monuments, jamais les autochtones et c’est probablement pour cela que ma mère s’est mise elle-même à la photographie. Elle voulait capter la couleur des marchés, les costumes traditionnels, que l’on voyait encore à cette époque là. La semaine dernière, je n’ai vu dans les rues de Sarajevo qu’un seul fez, sur le chef d’un vieil effendi. La batterie de mon Canon était épuisée, j’ai raté la photo.

Photo André Lange-Médart
Je n’ai pas beaucoup plus de souvenirs que ceux-là, ravivés déjà en juin 2012, lors de ma seconde visite. En deux jours, j’avais essayé de capter les images du patrimoine, les traces de la guerre, et celle de la vie quotidienne, deux gamins Roms assis et chantant leur plainte. (Voyez l’album ici). Les traces de la guerre étaient déjà fortement effacées au centre ville et c’est surtout en revenant d’une visite au « tunnnel de la vie« , percé sous la piste de l’aéroport, et qui avait permis à Sarajevo de rester en contact avec le monde extérieur malgré le siège, que j’avais pu photographier des façades encore meurtries de trous d’obus. La ville vivait à ce moment-là au rythme des matchs du Mundial, dont les images étaient diffusées sur des écrans plats, systématiquement disposés aux terrasses des cafés. Une ligne de tramway était en construction sur la Ulica Mula Mustafe Baseskije. Nos hôtes nous racontaient les histoires du siège, dont on venait de célébrer le vingtième anniversaire.

Joueurs d’échecs. (Sarajevo, août 2015)
Photo André Lange-Médart
A première vue Sarajevo, n’a pas beaucoup changé en trois ans. Autour de la fontaine ottomane et de la mosquée aux roses, c’est toujours le même mouvement des touristes, groupes d’Italiens, d’Allemands, de Japonais, d’Indonésiens, d’Arabes. Le même commerce de petits souvenirs, bijoux, cuirs, bibelots. Il me semble qu’il y a moins de marame et de pashmine qu’il y a trois ans, mais ils sont toujours aussi colorés. Les joueurs d’échec sur le square central, au pied de la cathédrale orthodoxe, sont toujours là. Ils utilisent de grandes pièces qu’ils poussent sur les pavés. Les observateurs commentent leurs coups, leurs crient des conseils. Les enfants poussent les pièces jetées. Après la partie, un vieux vient sur le champ de bataille et reconstruit la partie en recréant le mouvement des pièces en pointant son parapluie. En face du buste d’Ivo Andric, le Club Bill Gates a disparu et je note que les romans d’Ivo Andric ont disparu des vitrines des librairies. (A mon retour, j’apprendrai qu’Emir Kusturica a fait construire dans un petit village de la République serbe de Bosnie, une ville baptisée Andricgrad, qui devrait servir de décor pour le tournage, assez hypothétique il est vrai, d’une adaptation de Un pont sur la Drina).

Amoureux devant la nouvelle Bibliothèque nationale (Sarajevo, août 2015)
Photo André Lange-Médart
Le Festival met une animation particulière dans les rues du centre, beaucoup de sonos nocturnes et de professionnels badgés, de terrasses où l’on prépare les prochaines coproductions. Le tramway de la Ulica Mula Mustafe Baseskije circule et ses rames sont d’un beau bleu sombre. Les constructions les plus impressionnantes sont réalisées avec des capitaux arabes : dans la vielle ville, une bibliothèque a été financée par l’Emir du Qatar. Sur l’avenue du Maréchal Tito, la tour Sarajevo City Center, terminée l’an dernier, est d’un post-modernisme un peu lourdingue, construite par le groupe d’investissement saoudien Al Shiddi.

Ulica Mula Mustafe Baserkije (Sarajevo, août 2015)
Photo André Lange-Médart
Il suffit de s’écarter un petit peu dans les rues latérales, de monter sur les flancs de la vallée, pour sortir de cet univers de modernité. Les murs de crépi sont gris, couverts de vieux graffitis aux couleurs passées. De petites mosquées ont été construites, ou reconstruites. De vieux immeubles, des ruines d’usines, affichent leur déconvenue, et on ne sait trop si c’est la guerre ou simplement le temps qui les ont laissés dans cet état. Même les dessins de M. Chat – le gros chat jaune, familier aux Parisiens, ici accompagné de roses rouges, sublimant les traces de fleur que les obus laissaient sur la chaussée – ont pris un coup de vieux. Ma recherche d’oeuvres de Street Art ne me fait découvrir que quelques pièces récentes, des graffitis colorés aux alentours de l’Académie des Beaux-Arts.

Devant le Sarajevo City Center (Sarajevo, août 2015).
Photo André Lange-Médart
J’ai remonté l’Avenue Maréchal Tito pour aller voir le Musée de la Fédération de Bosnie-Herzégovine, dont la pièce la plus célèbre est une Haggadah catalane du XIVème siècle, sauvée durant le siège par un fonctionnaire musulman qui eût la bonne idée de la planquer dans le coffre-fort d’une banque. Las, les accords de Dayton ne sont pas clairs sur les responsabilités de la Fédération et de ses deux entités en matière de culture. Il n’y a pas de Ministère en charge de la culture. Faute de subventions, le Musée est fermé depuis octobre 2012 et le bâtiment, construit à l’époque autrichienne, se délabre. Le Metropolitan Art Museum a proposé d’accueillir la Haggadah pendant trois ans, mais les responsables locaux ont décliné l’offre, craignant qu’elle ne revienne jamais. Sur la Vladislava Skarića, la principale rue du centre ville, une immense banderole dénonce cette situation. « 1992-1995. Europe wasn’t it enough ? Museum Shame on EUrope !!! ». Je dois me contenter des belles stèles et sarcophages illyriennes qui dorment dans le jardin du musée.

Derrière le Sarejo City Center (Sarajevo, août 2015)
Photo André Lange-Médart
Vingt ans après la fin de la guerre, la tranquillité semble régner dans les rues de la capitale de la Fédération de Bosnie-Herzégovine. Deux jours avant mon arrivée la ville était en effervescence pour accueillir l’équipe cadette de basket qui vient de remporter un titre européen. Cinquante mille personnes dans la rue. Mais les blessures sont toujours là. Partout dans la ville on repère des mémoriaux, impressionnant comme celui dédiés aux enfants, dans un parc cimetière, le long de la Maréchal Tito, ou plus discrets, sur une pelouse, une façade. Des noms, des listes de noms.

Sreet Art sur les hauteurs de Sarajevo (août 2015)
Photo André Lange-Médart.
Face à la cathédrale du Coeur de Jésus, la Srebrenica Galeria 11/07/95 présente des photographies terribles du génocide, commis dans la ville qui était censée être sous protection des Nations-Unies. Hommes et jeunes garçons, militaires ou civils, ont exécutées en quelques heures par les forces serbes de Bosnie. Selon le Tribunal de la Haye, 7692 personnes étaient portées disparues en juillet 1995. Le pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les photographies de Tarik Samarrah et la série Blood and Honey. A Balkan War Journal de Ron Haviv, sont des photographies de l’horreur pure, de la honte de l’Europe aussi. L’une d’elle montre les petits doigts en décomposition d’un cadavre exhumé d’une fosse commune s’agrippant à la main gantée d’un légiste, comme pour le supplier d’échapper à l’oubli. Des années de travail ont été nécessaires pour identifier les victimes à partir de leur ADN.
La qualification du massacre de Srebrenica en génocide et l’identification des responsabilités continuent à faire débat. La condamnation pour génocide de Radovan Karadzic, le psychiatre qui était le leader des forces serbes de Bosnie, d’abord annulée, a été confirmée le 11 juillet 2013 par le Tribunal pénal international. Le procès du général Ratko Mladić s’est ouvert à La Haye le 16 mai 2012 mais n’a pas encore été mené à son terme en raison de l’état de santé du prévenu, qui a traité le tribunal de satanique. Hier encore, 24 août 2015, son avocat a contesté devant la Cour le nombre de victimes.

Affiche de la galerie Srebrenica 11/07/95
(Sarajevo, août 2015)
Photo André Lange-Médart
Les responsabilités de l’Europe et de la communauté internationale sont, elles aussi, toujours en débat. Le 16 juillet 2014, le tribunal de la Haye a estimé que l’État néerlandais est civilement responsable de 300 morts à Srebrenica considérant les soldats néerlandais des forces de l’ONU n’auraient pas dû évacuer de la base les hommes qui s’y s’étaient réfugiés. Tout récemment, dans un article intitulé « Srebrenica : les Français, Anglais et Américains complices ? Toutes les raisons d’y croire », la journaliste et écrivain française Sylvie Matton, soulignant que toutes les archives américaines ne sont pas encore accessibles, défendait la thèse que les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni n’ont pas prévenu, alors qu’ils l’auraient pu, le « nettoyage ethnique », qui était nécessaire pour la définition des accords de Dayton, alors en préparation. La qualification de génocide par le Tribunal pénal international et par la Cour internationale de Justice continue à être rejetée par les Serbes, par quelques personnalités occidentales (des historiens tels Yves Tenon ou Joël Kotek ou le controversé général canadien Lewis MacKenzie). Le 8 juillet dernier, la Russie a opposé son veto à un projet de résolution des Nations-Unies reconnaissant le massacre comme un génocide.
Le 11 juillet dernier a eu lieu à Srebrenica une commémoration internationale, où Bill Clinton est venu dire ses regrets. Un diplomate qui était présent me raconte ce qui s’est passé. Le Premier Minsitre serbe, Aleksandar Vučić, a été chassé à coup de pierres et de bouteilles par une foule déchaînée, qui criait « Allahu Akbar ! » et a dû s’enfuir par la forêt. Il a été blessé à la tête. Vučić, qui a été un collaborateur de Milosevic durant la guerre, prétend être venu plaider la paix et la réconciliation, mais, bien évidemment, il refuse la qualification du massacre comme étant un génocide. Son arrogance a enflammé la population locale. Le diplomate m’indique qu’il ne faut cependant exagérer la présence de l’islamisme radical en Bosnie, trois ou quatre mille personnes tout au plus. Quinze jours plus tard, les représentants de la Bosnie ont rendu visite au Premier Ministre serbe pour rétablir le dialogue.

Bob l’éponge et le minaret (Sarajevo, août 2015)
Photo André Lange-Médart
Il reste que la présence d’un islamisme radical en Bosnie a de quoi inquiéter. Dans les rues de Sarajevo, on voit, en plus des traditionnels foulards, quelques femmes voilées, des hijabs, portés avec élégance par de jeunes femmes souriantes, mais aussi quelques niqabs. Difficile de déterminer si il s’agit des épouses de diplomates ou hommes d’affaires saoudiens ou qataris actifs à Sarajevo, de touristes, voire de participantes au festival ou, tout simplement, de femmes bosniaques appartenant aux tendances radicales. Celles-ci sont dénoncées depuis plusieurs années par l’écrivaine bosniaque Jasna Šamić. Le mois dernier, un journaliste du Mirror a photographié le drapeau de Daech flottant sur une maison d’Osve, un petit village perdu dans les montagnes entre Sarajevo et Banja Luka, qui serait devenu un lieu d’entrainement des combattants islamistes. Selon les services de sécurité bosniaques, deux cents citoyens bosniaques seraient partis combattre en Syrie, trente y seraient morts et une quarantaine rentrés au pays.
Mais l’essentiel n’est pas là. L’arrivée dans les Balkans des migrants débarqués en Grèce inquiète plus que le radicalisme islamiste, certainement très minoritaire. Samedi, les journaux de Sarajevo faisaient la une sur le gazage des migrants par la police macédonienne plutôt que sur l’attentat du Thalys. Ici et là, affichées sur les murs, de grandes photos évoquent le sort des migrants débarquant sur l’île grecque de Kos. La construction par la Hongrie d’un mur à ses frontières modifient les itinéraires des migrants qui espèrent atteindre l’Union européenne. Un couloir se dessine vers la Roumanie, un autre vers la Croatie, et, selon les craintes exprimées par les responsables de la Fédération, vers la Bosnie.

Migrants débarquant à Kos (Affiche, rue Hamdije Kreševljakovića, Sarajevo, août 2015).
Photo André Lange-Médart
Tel est le charme tragique de Sarajevo, ville des acculturations par excellence. Dans le couloir de mon hôtel, une carte indique en bleu les zones d’influences chrétiennes, en vert les zones musulmanes et en orange les synagogues. C’est une carte de l’ancienne Sarajevo. Il serait utile de disposer d’une carte traçant les nouvelles zones d’influence, comment investisseurs arabes, allemands et américains se sont répartis la ville. SpongeBob criera-t-il plus fort que le micro psalmodieur des minarets ? Le festival est soutenu par quelques grandes marques internationales, les centres du cinéma allemand, néerlandais, polonais, la Commission européenne, le Festival de Dubai. La France, la Belgique sont absentes. Sur les quais de la Miljacka, près de la grande synagogue, un vieil alfarrabiste vend un stock de Šta je književnost? de Jean-Paul Sartre. Que peut la littérature ? Pas grand chose, apparemment. Sur la Ulica Mula Mustafe Baseskije, on peut voir l’enseigne d’un café « C’est la vie », en français dans le texte. Sa terrasse est toujours déserte.

Café « C’est la vie » (Sarajevo, août 2015)
Photo André Lange-Médart
L’ensemble de mes photos sur Sarajevo (juin 2012 et août 2015) peut se voir ici.
Paris, 25 août 2015