
Photo André Lange-Médart
Place de la République, ce matin. Dans les couloirs du métro, je regarde le plan du quartier. Un employé de la RATP, très gentiment, s’approche de moi pour m’aider à lire, comme si j’étais un analphabète. « Merci, mais j’habite le quartier ». Sur la place, autour de la statue, encore toute maculée du souvenir des manifestations Charlie de janvier, un petit groupe de militants pour le désarmement nucléaire ont choisi le lendemain du 70ème anniversaire de la destruction d’Hiroshima pour manifester pour le désarmement nucléaire. « Tricoter prend du temps » est un joli slogan. Ils ont disposé une grande banderole au dessus des escaliers du métro. « Libérons la France des armes nucléaires ». Deux agents de la RATP sortent de la station et viennent leur demander de retirer cette banderole. Ils protestent de leur bonne foi, la police leur a donné l’autorisation. « Elle est où, cette police ? ».

Photo André Lange-Médart
Une troisième agent de la RATP s’inquiète et me montre à ses collègues : « Monsieur a pris une photo ». Eh oui, Mademoiselle, j’en ai même pris plusieurs. C’est un droit, non ? Une plaque de marbre rappelle opportunément que M. Daguerre avait installé son panorama là-bas, au coin de la place, au coin de la Rue Léon Jouhaux, qui mène vers le canal Saint-Martin.
Pendant ce temps-là, un dormeur dort sous la statue. D’autres banderoles prennent la défense des sans-abris. « Un toit est un droit ».

Photo André Lange-Médart
Moi, quoi qu’on dise, j’aime bien la RATP. Mais enfin, quatre agents inutiles Place de la République, c’est beaucoup. La RATP ferait mieux de remettre en service l’escalator de la station Rue Saint-Maur, en panne depuis trois jours.
Reportage complet ici
Paris, 7 août 2015.