Je retrouve ces quelques lignes, écrites en avril 2012 pour quelques amis, pendant la campagne présidentielle française. Toujours d’actualité.
« Pour mieux m’intégrer dans ce pays où certains aiment à rappeler aux étrangers qu’ils sont étrangers me vient la curieuse idée de relire une des plus vieilles oeuvres littéraires : Le roman de Renart. Ma tante Félicie, qui était professeur d’anglais, me le faisait lire quand j’étais gamin, en version simplifiée. Je le retrouve avec plaisir. Portrait de Renart par Armand Strubbel : « Flatteur, menteur, inlassable auteur de serments bafoués aussitôt que prononcés, Renart fait entrevoir, sous le brio et la maestria de sa rhétorique, l’abîme d’une parole détachée de toute référence à la Vérité, indifférente aux repères habituels du bien et du mal, et transformée en outil par excellence de la manipulation« . Zut alors ! J’espérais m’éloigner un peu de cette campagne électorale..
Ce qu’il y a d’inquiétant avec Renart, de lassant aussi, c’est cette capacité à se dérober, à toujours échapper, malgré sa vilenie, au jugement et à toujours triompher de ses ennemis, pour mieux les humilier sans vergogne. ».
Paris, 1er juin 2015.