Rêver de Paris

Librairie Lhomme. Liège, mars 2015. (Photo : André Lange-Médart)
Librairie Lhomme. Liège, mars 2015. (Photo : André Lange-Médart)

Que faire dans votre ville natale, quand vous y arriver sans crier gare, après une longue absence et qu’aucun de vos amis n’est disponible ? Solution 2 : rêver de Paris. Je m’installe à une de ces tables de bois de la Taverne Saint-Paul, dite « Le Trotski », où, il y a quarante ans, nous rêvions de révolution. Je termine la lecture de la dernière livraison de la Nouvelle Revue Française. « Paris, capitale du XXIème siècle ? ». Walter Benjamin n’utilisait pas le point d’interrogation lorsqu’il était question de la capitale du XIXème siècle. Réponse après la lecture des différentes contributions : la seule chose sûre est que la Nouvelle Revue Française n’est plus la capitale de la littérature. La plupart des textes sont enfermés dans des clichés, littéraires ou sociologiques. Les contributions les plus intéressantes sont consacrées au Paris passé et non au Paris d’aujourd’hui. Intéressante contribution, néanmoins, de Dominique Manotti sur les réseaux chinois d’Aubervilliers. Cela donne envie d’y aller voir. Et puis j’aime cette observation de Roger Grenier, l’ami de Camus : « J’ai l’impression que les vrais Parisiens sont ceux qui sont nés ailleurs et pour qui vivre à Paris est une conquête ». Pour moi, la conquête, c’est dans quinze jours, avec quarante ou deux siècles de retard. En attendant, je suis à Liège, où l’on célèbre le bicentenaire des Cent jours. Je passe à la librairie Lhomme, rue des Clarisses, baricadée derrières des échaffaudages. J’y trouve une plaquette de Valery Larbaud Rues et visages de Paris, éditée ici, aux Editions de La Lampe d’Aladin, avec une gravure de Jean Donnay. A Paris, au-dessus du piano du grand-père, il y a justement une toile de Jean Donnay. Boucle bouclée. Roger Grenier cite Larbaud lui aussi « Toute notre vie aura été un petit voyage en rond et en zigzag dans Paris« . Et cite cette anecdote « Valery Larbaud avait inventé de faire une cure thermale dans Paris. Il s’installait tous les jours à la même heure dans un bar au Rond-Point des Champs-Elysées et il buvait de l’eau minérale. Il faisait sa cure !« . Assis à la table du « Bouquin », café en rotonde, je termine mon verre d’eau de Chaudfontaine. Ensuite, retour dans ma banlieue originelle, maison non chauffée, glacée.

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