Syndrome littéraire du samedi matin. Après quelques activités ancillaires, je me promène dans Strasbourg pas encore envahie. La cathédrale, ce matin, est d’une délicatesse sublime, presque blanche sous le soleil d’hiver. Le samedi matin, en traînant dans les librairies, je fais des grands projets de cycles de lecture, jamais accomplis. Aujourd’hui je me dis qu’avant de quitter cette ville, je devrais lire les deux volumes d’oeuvres des romantiques allemands, dans l’édition de Maxime Alexandre, cet ami local d’Aragon et de Denise Levy. Depuis quelques jours j’ai une saudade étrange de ce Rhin européen, si proche et que je ne vois jamais. M’enivre de la musique de Robert Schumann, qu’évidemment il ne faut pas suivre jusqu’au bout. Quatre jeunes gens (deux français, deux chinoises) viennent d’enregistrer ses quatuors à cordes. Au téléphone, le disquaire de la Rue des Juifs raconte comment il a été brutalement renversé et sévèrement blessé en sortant de son magasin. Grande envie d’aller voir le fleuve (comme Jean-Christophe à la fin de son roman). Las, il est temps d’aller au bureau achever mon oeuvre statistique.
Strasbourg, 8 novembre 2014.