Je cherche une table pour déjeuner à la terrasse du Café de l’Opéra, l’un des rares endroits où l’on peut échapper à la moiteur de l’air et à la médiocrité du tourisme strasbourgeois. La serveuse, apparemment désolée de me voir seul, me demande « Vous êtes une personne ? ». « Oui ». Je m’installe. Elle revient quelques instants plus tard : « Vous êtes une personne ? ». Je manque d’esprit. J’aurais dû lui répondre : »Non, je suis avec mes amis Stendhal et Pessoa et tous leurs hétéronymes respectifs ». Cela fait beaucoup de monde pour une solitude.
Strasbourg, 2 août 2014.