
Sur les lieux de l’assassinat de Pier Paolo Pasolini. De passage à Ostia, j’ai tenu à voir les lieux de l’assassinat de Pasolini, un des actes les plus barbares de l’histoire italienne de la seconde moitié du Novecento. Je suis de ceux qui pensent que toute la lumière n’a pas encore été faite et que le poète a été pris au piège. Le lieu a été aménagé en un petit parc, inaccessible, avec un banc, une plaque commémorative et un monument de marbre. C’est simple et touchant. Un peu plus loin, le bâtiment de la police fluviale, fermé, inaccessible lui aussi derrière une grande flaque d’eau, paraît dérisoire. Plus loin encore, sur une petite plage, des adolescents, torses nus, jouent au calcio, et j’imagine sans peine Pier Paolo parmi eux. Dans les rues d’Ostia, un marchand pakistanais vend les bannières tricolores, qui devraient servir dans les jours à venir. Et sur la plage du Lido, derrière les cerfs-volants, l’orage gronde qui bientôt s’abattra sur Castel Gandolfo.

Ostia, 19 juin 2014