Très content de trouver une référence à Méliès dans une petite note d’André Breton sur le cinéma (Mexico, 2 mai 1938). Il serait intéressant d’explorer l’influence que les films de Méliès, ses effets magiques d’escamotage et de substitution, notamment, ont pu avoir sur l’esthétique surréaliste. Il est possible d’imaginer les futurs surréalistes, en gamins, assistant aux féeries du grand Geo. Certes la décoration des films de Méliès est très datée, elle est même souvent tardive, marquée qu’elle est par le style que Robida illustra dès les années 1880. Les scénarios sont souvent plus burlesques que métaphysiques, mais il n’empêche, à certains moments la magie truquée de Méliès confine à la magie de l’écriture automatique. Risquons un « Méliès était surréaliste quand il n’était pas prestidigitateur ».
Strasbourg, 27 mars 2014.