Il n’est pas facile de décrire l’intérêt et le charme de ce film de la réalisatrice grecque Athina Rachel Tsangari. Dépouillé, sobre et protocolaire comme un documentaire animalier de Sir Richard Attenborough (d’où le titre) ou comme le compte rendu clinique d’une névrose. Marina (remarquable et attachante Ariane Labed, farouche) expérimente les baisers, les dialogues avec son père architecte et l’amour physique avec une curiosité candide et méfiante. Plans fixes, lents travellings arrière, paysage post-industriels d’une Grèce qui ne l’a jamais été. Mais avec ça de l’humour et de la fantaisie, à petites doses, à froid. Puis l’émotion qui finit par percer. Un film existentiel, qui se fait aimer comme Marina aime regarder le mouvement des seins des autres femmes.
Strasbourg, 18 septembre 2011.