J’éprouve toujours le même émerveillement historique en entendant le final du trio op.1 n°1 (version Kempff-Szeryng-Fournier), datant de 1795.
Les saccades rythmiques évoquent irrésistiblement le tango. Et si un jour, cette oeuvre, sur un paquebot voguant vers Buenos Aires, avait été interprétée par quelques autrichiens, brusquement accompagnés par un immigré tchèque, ou hongrois, s’emparant de son bandoneon et entraînant quelque couple dans un pas de danse ? Je regrette que son incompétence musicale ne me permette pas d’explorer plus en détail les rivages d’une si belle hypothèse.
Strasbourg, 24 janvier 2011.