Zéro de cola, rue Neuve Saint-François

LES CARNETS DE L’ANGE AVEUGLE – Le Paris de Balzac n’existe pas

 21 février 2010

Zéro de cola, rue Neuve Saint-François

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Balzac à Berlin, c’était vraiment une surprise. Mais ce que les belles lectrices et les joyeux lecteurs souhaitent, je pense, c’est du parisien. “Ce Paris qui vous manque, dès que vous le déjugez” chantait Ferré…

Je n’en ai pas fini avec les lieux proposés dans Une double famille. Le petit billet de ce soir sera consacré à une rue pour laquelle j’ai une certaine affection. J’y venais quelques fois, à la fin des années 80, pour comploter avec quelques collègues des plans de coopération culturelle avec ce qui s’appelait alors l’Europe centrale et orientale. C’était avant la chute du mur de Berlin et nous pressentions une certaine urgence : l’industrie américaine de l’entertainment était déjà en mouvement pour conquérir de nouveaux territoires. Zéro pointé ! Nous avons été battus. Même dans cette vielle rue du Marais, que Balzac appelait encore la rue Neuve Saint-François, une cannette issue de la culture co-labo (avec un seul l comme dans labo) a pris ses quartiers.

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Pour essayer de contrer cette blessure de paysage urbain, je fixe ce qui a le charme du passé : les noms de rues gravés dans la pierre d’angle, qui résisteront mieux que les plaques de la municipalité, une publicité tubulaire (années 60 ?), que je dédie à Amélie Nothomb et une attestation ironique de l’inefficacité du système de protection de la Surveillance générale, que je dédie au Ministre de l’Intérieur.

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 Et, perdu derrière des échafaudages, le visage poupin d’une jeune beauté classique…

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Puisque l’occasion s’en présente, j’en profite pour attirer votre attention sur le site ParisAvant, animé par Frédéric Botton. Avec une rigueur extrême, celui-ci compare des photographies  des rues du Paris au début du 20ème siècle, telles que conservées sur de vielles cartes postales, avec leur état actuel. Le charme de l’exercice provient de la recherche très précise du même cadrage. Voyez par exemple la rue Debelleyeme, vue du coin de la rue de Thorigny. Ce n’est pas toujours pas le Paris de Balzac, mais cela s’en rapproche.

Voilà pour ce soir. Rien que des petits riens.

Ah oui, j’allais oublier. Que se passe-t-il rue Neuve Saint-François, dans Une double famille ? Eh bien rien, justement. Balzac nous indique simplement que c’est là qu’habitent l’une ou l’autre des trois vielles femmes, amies de Madame Crochard, la mère de la jolie Caroline,  laquelle a, rue du Tourniquet Saint-Jean , fait tourner la tête au Marquis de Granville, dont je vous le rappelle qu’il habitait à lhôtel d’Epinay, au coin de la rue. De vieilles voisines…, méfiez-vous, les potins vous tuent un homme…

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