LES CARNETS DE L’ANGE AVEUGLE – Le Paris de Balzac n’existe pas
7 février 2010
La République, une grande et forte fille
Contribution de M. Honoré Balzac, homme de lettres, au débat sur l’identité nationale :
“Catherine, grande et forte, en tout point semblable aux filles que les sculpteurs et les peintres prennent, comme jadis la République, pour modèle de la Liberté, charmait la jeunesse de la vallée d’Avonne par ce même sein volumineux, ces mêmes jambes musculeuses, cette même taille à la fois robuste et flexible, ces bras charnus, cet oeil allumé d’une paillette de feu, par l’air fier, les cheveux tordus à grosses poignées, le front masculin, la bouche rouge, aux lèvres retroussées par un sourire quasi féroce, qu’Eugène Delacroix, David d’Angers ont tous deux admirablement saisis et représentés. Image du Peuple, l’ardente et brune Catherine vomissait des insurrections par ses yeux d’un jaune-clair, pénétrants et d’une insolence soldatesque. Elle tenait de son père une violence telle que toute la famille, excepté Tonsard, la craignait dans le cabaret.” (Les Paysans)
Il y a quelques années, une journaliste aux yeux bleus, Anne Sinclair, fut choisie pour modèle du nouveau buste de Marianne dans toutes les mairies de France. Pas vraiment grande et forte, mais, de l’avis général, assez jolie. Et avec ça, intelligente et sympathique…Anne Sinclair, qui comme elle l’écrit elle-même sur son blog, a commis la bêtise de naître à New York, raconte comment, à la Préfecture de Paris, on vient de lui demander de prouver la nationalité française de ses quatre grands parents.
Balzac avait-il vérifié l’ascendance de cette Catherine ? Et la République de la Place de la République, est-ce qu’on a les papiers de ses grands-parents ? Faudrait peut-être s’en méfier de cette fille-là, déjà qu’elle porte une écharpe rouge…
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