Moulin du Ruy, 11-12 juillet 2009
Retour sur un des lieux de mon enfance. Je viens rendre visite à ma cousine Dominique qui, avec son compagnon Gérard, ont retapé la maison de sa grand-mère. Nous venions ici en été, en famille, cueillir des myrtilles. La grand-mère de Dominique tenait un magasin (à gauche de la porte d’entrée) et un café, avec une salle de billard (à droite). Au fond, il y avait une salle de danse, avec une estrade. Nous y jouions les jours de pluie. En contre-bas, une étable, avec deux vaches, et des poules. Derrière, un grand verger, avec des pommiers où mes cousins, en cow-boys, me ligotaient. Moi, j’avais un costume d’Indien, vert et rouge. Très tôt, j’ai pris les armes contre l’impérialisme yankee.
Tout au fond, un ruisseau, où nous construisions des barrages de pierre. Entre la roue et la maison, sous le parking, coule un autre ruisseau, dans un large tunnel. C’était un de mes repères. J’y ramassais les capsules de bouteilles, bières de marques diverses, orangeades, que je classais avec un zèle de collectionneur novice.
André en indien (Photo Léon Lange).
Le style de la maison, façade de pierres, pourtours de fenêtre en briques rouges, tranche avec celui des autres constructions du village. Gérard, qui est architecte, dessinateur, féru d’histoire, et qui ne manque pas de fantaisie, est convaincu que la maison devait servir de rendez-vous aux aristocrates libertins de Spa, qui est à quelques lieues. L’hypothèse me plait.
Nous passons l’après-midi à Stavelot.
Paris, 18 novembre 2016