Le sommet de l’OTAN qui s’est tenu à Strasbourg les 3 et 4 avril 2009 a été un événement majeur. Survenant à peine trois mois après l’arrivée de Barack Obama à la Maison blanche, il fut l’occasion de la première rencontre du Président américain avec les dirigeants européens, dont le Président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel (qui le reçoit, la veille, à Baden-Baden). L’organisation d’un anti-Sommet et la présence dans la ville de groupes activistes a nécessité des mesures d’ordre exceptionnel, spectaculaires et parfois amusantes.
C’est l’occasion pour moi de faire un reportage en trois albums (jeudi 2 avril, vendredi 3 et samedi 4).
Le 2 avril, pendant les heures de table, je me rends dans le centre ville, en état de siège. Barrières dans toutes les petites rues, chevaux de CRS au pied de la cathédrale, voitures de pompiers et même de décontamination nucléaire. La réception des grands de ce monde se prépare au Palais de Rohan.
Le 3 avril, le déploiement du dispositif sécuritaire s’est étendu au quartier des institutions européennes.
Comme le quartier Tivoli, où nous habitons, est à deux pas de la Place de Bordeaux où se tient le sommet, il est particulièrement soumis à des filtrages et le soir, tard dans la nuit, nous entendons la valse des hélicoptères qui ramènent les personnalités de la réception qui s’est tenue à Baden-Baden.
Le 4 avril, la manifestation des opposants au sommet, dans le quartier du Pont de Kehl, dégénère. Des activistes mettent le feu à un hôtel et à une pharmacie. Une impressionnante colonne de fumée est visible de loin.
Du quai d’Anvers, je filme quelques échauffourées. Mon statut de fonctionnaire européen m’impose un devoir de réserve. J’adopte Le point de vue du cygne, qui sera le titre du petit film que je réalise à l’occasion.
En fin d’après-midi, la ville retrouve son calme et quelques militaires se promènent pour goûter des derniers rayons du soleil hivernal.
Paris, 18 novembre 2016.